La dyslexie, bien plus qu’un simple trouble de la lecture, affecte profondément la vie quotidienne, la confiance en soi et les parcours scolaires ou professionnels.
Cette particularité neurologique, souvent détectée dans l’enfance, ne disparaît pas à l’âge adulte. Si les aides pédagogiques sont fondamentales, elles ne suffisent pas toujours à apaiser les émotions négatives, l’anxiété de performance ou les croyances limitantes liées aux échecs répétés.
C’est ici que la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) entre en jeu. Approche structurée, scientifique et efficace, elle permet de travailler directement sur les pensées automatiques négatives, les comportements d’évitement, et de renforcer les compétences émotionnelles. Elle aide les enfants, les adolescents ou les adultes dyslexiques à mieux vivre leur différence et à retrouver une estime de soi plus stable.
La dyslexie : au-delà des mots, un fonctionnement cérébral différent
Définition et origines
La dyslexie est un trouble spécifique de l’apprentissage du langage écrit, d’origine neurologique. Elle affecte principalement la lecture, l’orthographe et parfois l’écriture. Il ne s’agit ni d’un manque d’intelligence, ni d’un problème de vision ou d’audition. Le cerveau dyslexique traite simplement l’information différemment. Ce n’est ni une maladie, ni un manque d’intelligence.
Les troubles peuvent varier :
- Inversions ou confusions de lettres (b/d, p/q)
- Lenteur et fatigue à la lecture
- Difficultés de mémorisation des mots irréguliers
- Problèmes d’orthographe persistants
Ce trouble touche environ 5 à 10 % de la population. Il peut être repéré dès le CP, et persister à l’âge adulte s’il n’est pas accompagné.
Articles sur les causes et symptômes : https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2533132-dyslexie-definition-symptome-cause-traitement-test/
Des impacts souvent sous-estimés
Ce trouble, surtout s’il est mal pris en charge ou ignoré, engendre souvent :
- Un sentiment d’échec répété
- De la frustration, de la honte
- Un manque de confiance en ses capacités intellectuelles
- Une anxiété scolaire ou sociale
- Des comportements d’évitement (lecture, participation orale)
C’est précisément sur ces dimensions que la TCC peut avoir un effet libérateur et transformateur.
C’est souvent ici que les thérapies brèves peuvent intervenir, en parallèle des outils d’aide à la lecture : pour libérer les émotions associées, transformer les croyances limitantes, et restaurer l’estime personnelle.
Dyslexie et talents : valoriser les forces pour rétablir l’harmonie intérieure
Un autre type d’intelligence
La dyslexie est souvent associée à des fonctions cognitives atypiques, mais puissantes :
- Vision globale, capacité à penser en 3D
- Créativité, imagination développée
- Esprit intuitif, sens pratique
- Pensée non linéaire, originale
De nombreuses personnalités reconnues étaient dyslexiques : Albert Einstein, Agatha Christie, Steve Jobs, Léonard de Vinci… C’est dire si la différence n’est pas une faiblesse, mais un atout mal compris.
Renforcer l’estime de soi
Un des grands enjeux, surtout pour les enfants, est de retrouver une fierté d’être soi. Le travail thérapeutique peut aider à :
- Identifier ses talents uniques
- Reconnaître ses efforts (plutôt que les seuls résultats)
- Se détacher du regard scolaire normatif
- Développer une narration personnelle positive
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Un exemple de parcours
Léa, 10 ans, est en CM2. Diagnostiquée dyslexique, elle a des séances hebdomadaires avec un orthophoniste. Pourtant, elle développe une anxiété intense à l’école. Elle ne veut plus lire en classe et se dit « bête ». En parallèle de la rééducation, ses parents consultent une hypnothérapeute. En quelques séances :
- Léa apprend à se relaxer avant de lire
- Elle visualise sa réussite
- Elle transforme sa peur du jugement en envie de partager.
- Au bout de deux mois, elle ose à nouveau participer. Son regard sur elle-même change, ce qui déverrouille aussi ses apprentissages.
Dyslexie : Conseils concrets pour les parents, enseignants et accompagnants
Accompagner une personne DYS, c’est croire en ses capacités, lui donner les outils pour progresser à son rythme, et valoriser chaque pas en avant.
Avec patience, créativité, et confiance, parents et enseignants peuvent devenir les meilleurs alliés de leur réussite.
👨👩👧👦 Pour les parents : accompagner sans surprotéger
Être parent d’un enfant DYS demande beaucoup de patience et de confiance.
L’objectif n’est pas d’effacer toutes les difficultés, mais d’aider son enfant à se sentir capable, malgré les obstacles.
Quelques conseils pratiques :
- Valoriser les efforts, même minimes, plus que les résultats.
- Aménager l’organisation quotidienne : emplois du temps visuels, rituels stables, checklists.
- Accepter un rythme différent : répéter sans agacement, laisser du temps pour intégrer.
- Soutenir sans sur-adapter : encourager l’autonomie progressivement.
- Renforcer l’estime de soi en soulignant les talents spécifiques (créativité, imagination, mémoire…).
- Faire alliance avec les professionnels (enseignants, orthophonistes, psychologues) pour construire des passerelles cohérentes.
🎒 Pour les enseignants et accompagnants : adapter sans baisser l’exigence
À l’école ou en formation, l’élève DYS a besoin d’être compris sans être mis à l’écart.
L’adaptation pédagogique est un levier puissant pour lui permettre de révéler ses compétences autrement.
Quelques leviers concrets :
- Simplifier et clarifier les consignes (phrases courtes, reformulations, démonstrations visuelles).
- Diversifier les modes d’expression : autoriser l’oral, les dessins, les schémas.
- Fractionner les tâches longues en étapes intermédiaires atteignables.
- Mettre à disposition des outils adaptés (ordinateur, dictée vocale, logiciel de lecture).
- Donner le droit à l’erreur : évaluer sur la compréhension avant de sanctionner l’orthographe ou la présentation.
- Créer un climat bienveillant : valoriser l’effort visible, encourager l’auto-évaluation positive.
La dyslexie n’est pas un obstacle à la réussite, mais elle exige d’être reconnue, comprise, et accompagnée de manière globale. Si les outils pédagogiques sont essentiels, la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) offre un espace précieux pour guérir les blessures invisibles : peur de l’échec, manque de confiance, honte silencieuse.
En reconnectant la personne à ses forces, en remettant en question les croyances limitantes, et en développant des stratégies de résilience, la TCC devient un levier puissant d’évolution. Elle permet aux enfants, adolescents ou adultes dyslexiques de reprendre confiance, de se sentir capables, et de s’épanouir avec leur propre mode d’emploi.
Fiches pratiques sur le blog HopToys : https://www.bloghoptoys.fr/comprendre-les-troubles-dys-en-orthophonie
